Laisse tomber ton armure

Qu’on le veuille ou non, nous sommes façonnés par toutes les situations désagréables qui nous arrivent et qui nous sont arrivées depuis notre enfance jusqu’à l’âge adulte.

Inconsciemment ou non, nous nous sommes forgé une muraille pour éviter que ces situations se reproduisent à nouveau.

Un parent non aimant, son absence, un entourage moqueur, un mari violent, des abus de gentillesse et de faiblesse, une personne qui nous a brisé le cœur, une épouse rabaissante, un mari violent, une trahison de confiance, un être cher qui ne nous considère pas, un viol, une injustice, une condamnation à tort, un divorce, un abandon, des collègues exécrables et j’en passe.

On appellerait cela dans le langage courant : « l’expérience ». Cette expérience qui nous permet de savoir comment et avec quel type de personne on souhaite désormais avancer dans nos vies. Cette expérience qui justifie nos actes et qui nous sommes aujourd’hui.

Jusqu’à quelques heures encore, j’utilisais cette expérience pour justifier cette autre moi que j’ai construit sur la base de mes expériences négatives et qui me sert de bouclier quand je sens la menace arrivée.

En discutant avec un ami, je me suis rendu compte que ce bouclier existait même lorsqu’il n’y avait aucune menace et qu’au final, moi qui clame d’éviter de se laisser contrôler par la peur, la peur de l’autre contrôlait malgré tout ma vie et ce bouclier me faisait plus de mal que de bien.

[Pause]

Voici donc la réflexion que je me suis faite et que je souhaiterai partager avec toi :

Certes les expériences de la vie nous rendent mature et conscient du mal qui existe dans ce monde. Cela permet d’ajuster notre trajectoire. Cependant cette trajectoire doit toujours nous diriger vers le bien et ne doit en aucun cas se manifester sous forme d’amertume, d’aigreur, de méchanceté, d’égoïsme, de froideur ou d’une quelconque violence vis-à-vis de l’autre.

En d’autres termes nos mauvaises expériences doivent nous rendre meilleurs et non pires qu’avant.

Ok tu te méfies des autres, tu as peur que l’on te manque de respect, tu as peur de te faire avoir une énième fois, tu as peur d’être à nouveau humilié, tu as peur de tout perdre une fois de plus, tu as peur que cet abus se répète…

Tout ceci se comprend et le mécanisme de défense enclenché est légitime mais est-ce une raison pour mal parler à l’autre, le blesser, être désagréable, ne penser qu’à tes intérêts, être à ton tour quelqu’un de violent, ne pas décrocher un sourire, tenir les autres loin de toi, rester dans ta bulle, rendre la monnaie de la pièce, mentir, soupçonner de manière irrationnelle le mal partout ?

Malheureusement les personnes qui subissent parfois ces dommages n’ont absolument rien à voir avec ton passé. Tu es prêt à dégainer ton arme au moindre soupçon que le mal que l’on t’a fait se reproduise, parce que même si tu ne te l’avoues pas, tu es encore profondément blessé, sinon tu n’aurais pas besoin de ce type de barrière pour affirmer ton identité. Saches qu’on ne guérit pas le mal par le mal et que réagir par rapport à la situation qui t’a blessé ne te fait pas valoir mieux que cette situation et crois moi tu vaux bien plus que ça.

Aujourd’hui je veux nous inviter (toi et moi) à laisser tomber notre armure. Ce n’est pas que l’on se dépouille de ce qui nous protège car au fond ça ne nous protège pas mais on se dépouille de ce qui nous empêche d’aimer sincèrement ceux qui tiennent à nous, de faire de belles rencontres, d’apprendre de la différence des autres, de croire que le meilleur existe, d’avoir une plus belle vie, de rire aux éclats, d’impacter positivement la vie des autres, de tirer le meilleur de nous et de laisser un bel héritage et un beau souvenir de nous à nos enfants.

Certes il y a des choses horribles qui peuvent nous arriver mais ne les laissons pas nous poursuivre dans notre présent et dans notre futur en nous construisant une armure qui va nous détruire et détruire nos potentielles belles relations.

Même s’il est dit que la confiance n’exclut pas la méfiance, moi je dirai plutôt que la confiance n’exclut pas la prudence. Car la méfiance demande de dégainer une arme au moindre soupçon alors que la prudence demande de la sagesse qui est ici beaucoup plus honorable.

Reconnais donc cette part de toi qui a besoin d’être guéri. Tu n’as rien à prouver à qui que ce soit car, au final, ta vie c’est entre toi et toi et le mal que tu fais à cause de ce qu'on t'a fait, au final c’est toi qui en subiras les répercussions.

Laisses donc tomber cette armure et devient meilleur. Dieu lui-même saura t’éloigner du mal.

Avec amour,